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Exemple

Chers paroissiens,

« Ce n’est pas que j’ai peur de la mort, je veux juste ne pas être là quand ça arrivera ». Cet aphorisme humoristique de Woody Allen dit quelque chose de notre angoisse de la mort. Et il faut dire que c’est normal d’en avoir peur. Cela fait partie de notre vie.

• Parce qu’elle est violente, surtout quand elle a l’apparence de la douceur (je pense à l’euthanasie).

• Parce qu’elle est inéluctable. C’est la seule certitude que nous ayons, qu’un jour nous mourrons.

• Parce que nous ne la maîtrisons pas. Il n’y a pas de cartographie de l’autre monde.

• Parce qu’elle sera le dépouillement suprême de toutes nos qualités et richesses. On n’emporte rien dans notre tombe.

• Parce qu’elle révèle notre profonde solitude. A l’heure de notre mort, personne ne pourra mourir avec nous ou à notre place, nous l’affronterons seuls.

Alors oui la mort fait peur. Jésus lui-même, le Fils de Dieu, en a peur, la veille de sa passion.

Malheureusement, notre monde sécularisé préfère l’occulter. On la cache, on la dédramatise, l’idéologie transhumaniste nous promet même de la vaincre dans quelques années. Bonne chance !

Reconnaissons que les chrétiens se laissent aussi prendre par la tentation de la fuir, qu’ils reprennent certaines sémantiques mondaines (par exemple, dire d’un défunt qu’il est « parti » plutôt qu’il est mort), qu’ils en inventent de nouvelles (parler d’« enciellement » plutôt que d’enterrement) ou encore qu’ils se consolent trop rapidement en décrétant péremptoirement que le défunt est au ciel au lieu d’accueillir l’inconnu de cette situation douloureuse. Emballé, c’est pesé !

Mais nous le pressentons bien, cacher la mort ne résout en rien l’angoisse radicale qu’elle suscite. Bien au contraire même.

En revanche, en méditant sur son mystère, sur notre solitude et notre impuissance qu’elle dévoile, nous pouvons ouvrir une brèche dans le mur froid de la résignation. Cette brèche, c’est l’Espérance chrétienne qui jette une lumière définitive sur la mort. Cette brèche c’est le Ressuscité qui l’a traversée et qui me la fera traverser.

Tel était le cri d’espérance de Sainte Thérèse de Lisieux : « Ce n’est pas la mort qui viendra me chercher, c’est le bon Dieu ».

Fraternellement,

don Pascal Boulic, curé des paroisses Saint-Etienne et Sacré-Cœur de Mulhouse

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