Chers paroissiens,
Je voudrais vous partager cette semaine une réflexion “énergique” et pertinente d’un confrère, pour nourrir notre réflexion sur le temps de la vieillesse.
« La vieillesse est un naufrage » disait le général de Gaulle en citant Chateaubriand. Est-ce vrai ?
Oui, dans une société qui exalte la force, la réussite et la toute-puissance. La vieillesse nous rappelle que nous sommes marqués par la finitude et devient une cruelle revanche du réel sur notre volonté de puissance.
Oui, dans une société qui ne sait plus prendre en charge ses anciens. Une société où l’on rappelle si souvent que la famille est une « valeur refuge » dans les temps difficiles, mais où l’on oublie que comme toute communauté, elle implique des devoirs, un soutien, une présence.
Oui, dans une société où la mort et le grand âge sont gérés par des institutions avant d’être accompagnés par des personnes. Une société qui met tout en œuvre pour protéger les plus fragiles pendant une crise sanitaire au risque de les isoler encore plus.
Oui, dans une société dont la principale préoccupation est « la qualité de vie ». Une idéologie qui risque de nous faire croire que les vies gravement atteintes par la maladie ou la dépendance ne seraient pas dignes d’être vécues. On entend alors ces aveux glaçants de résidents d’Ehpad : « je ne suis plus capable, donc ma vie n’en vaut plus la peine ».
Mais c’est faux, archi faux, totalement faux !
Non, la vieillesse n’est pas un naufrage.
Certes, elle est une compagne qu’il n’est pas facile d’apprivoiser. Mais elle porte en elle la profondeur d’une vie d’homme et de femme avec ses réussites, ses joies, ses peines… et sa sagesse. « Si jeunesse savait… » me disait un vieil ami prêtre.
Qu’il est bon et réconfortant de se réchauffer auprès de nos aînés. Nous avons tant besoin d’eux : ils nous transmettent une histoire et nous rappellent que nous ne sommes pas une génération spontanée mais les héritiers d’une longue tradition. Dans un monde en mouvement permanent, ils sont aussi pour nous des témoins stables d’une vie vécue jusqu’au bout avec ses combats, ses choix, ses crises humaines… une vie traversée.
Non, la vieillesse n’est pas un déclin. Elle est maturation et croissance sur le chemin qui mène à la vie éternelle. Un long chemin de dépouillement qui nous prépare à la rencontre avec l’Essentiel. Une école de l’amour réel où finalement seuls comptent les petits riens qui peuvent se vivre jusque dans la plus grande fragilité : la prière, le pardon, l’affection partagée…
Et ne l’oublions jamais, quel que soit notre âge, que nous ayons 15 ans, 25 ans, 45 ans ou 99 ans, les plus grandes joies de notre vie sont TOUJOURS devant nous et elles s’appellent le Ciel.
Bien fraternellement,
don Pascal Boulic,
curé des paroisses Saint-Etienne et Sacré-Cœur de Mulhouse
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