Chers paroissiens,
Il suffit d’effectuer une recherche internet sur le mot « solitude » pour se rendre compte qu’il est synonyme d’isolement, de pathologie ou de malédiction.
Par ailleurs, les titres des magazines de psychologie (« sortir de la solitude », « 6 habitudes pour lutter contre la solitude »), la multiplication des émissions nocturnes de libre antenne à la radio, l’engouement pour les réseaux sociaux et les amitiés virtuelles, la forte augmentation de la fréquentation des sites de rencontres, la place parfois excessive des animaux de compagnie…, tous ces phénomènes manifestent que nos contemporains se sentent seuls, de plus en plus seuls. Et ni la science, ni le progrès technique, ni le confort ne parviennent à guérir l’homme moderne de cette angoisse d’enfant face à la précarité de l’existence.
Il est vrai que la vie, avec ses épreuves, nous dévoile progressivement notre solitude métaphysique. Comme le chantait Fabienne Thibeault, « au bout du compte, on se rend compte qu’on est toujours tout seul au monde ». Mais c’est surtout la mort qui nous rappelle que nous sommes seuls. Seuls parce que les personnes qui nous sont chères, pour et par lesquels nous sommes, disparaissent en emportant avec elles une part de notre être. Seuls aussi parce qu’à priori, personne ne peut mourir avec moi ou pour moi…. Enfin l’enfer apparaît comme l’ultime désespoir parce qu’il correspond à la solitude absolue, glaciale, totale.
Si la Parole de Dieu présente, pour une part, la solitude comme un mal (« Il n’est pas bon que l’homme soit seul »), elle manifeste aussi qu’elle est une condition essentielle de la rencontre avec Dieu. Ainsi Moïse demeure seul avec Yahvé pendant quarante jours sur le Sinaï. De même, Elie expérimente le silence de la traversée du désert avant d’entendre la voix du Seigneur sur le mont Horeb, dans le souffle d’une brise légère. Et Jean Baptiste aussi exerce son ministère prophétique loin des places publiques et des villages, dans le désert. Enfin l’Évangile témoigne que Jésus lui-même se retire très fréquemment à l’écart pour prier son Père, avec lequel il est dans une relation de profonde intimité : « Le Père est en moi et moi dans le Père ».
Finalement, par la Révélation chrétienne, notre angoisse de la solitude est surmontée par la présence d’un être aimant, par la présence fidèle de Dieu (« Je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin des temps »). Et cette communion nous met en relation avec toute l’Église (au Ciel, en Purgatoire ou sur terre) et avec l’humanité souffrante. Non, nous ne sommes pas seuls ! Et cela même dans la mort, puisque le Fils de Dieu en a franchi les portes pour entrer dans l’abîme de notre déréliction. Comme l’écrivait Joseph Ratzinger, « la porte de la mort est ouverte depuis que dans la mort habite la vie, c’est-à-dire l’amour ».
Bon dimanche !
Fraternellement
Don Pascal Boulic, curé
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